Réponse à quelques questions...
Bonjour à tous !
En attendant de récupérer mon appareil, tombé en panne à mon retour du Japon et de pouvoir proposer la vidéo de réponse à vos questions, sur ma Chaîne YouTube : "Passion de lire Passion d'écrire"; Perle d'Encre, voici un petit article sous forme de tirets.
1) En ce moment, je mets la dernière main à un roman écrit cet été. Il couvait depuis un certain temps.
Le personnage principal, Jocelin, se rend au commissariat car il a commis un acte d'une extrême gravité. Pourquoi vient-il de lui-même se rendre à la police ? Pourquoi n'avoue-t-il qu'une partie de son forfait ? Qu'est-ce qui a bien pu le pousser à se rendre coupable d'un tel acte ? Personne ne se l'explique pourtant la réalité est têtue...
2) J'espère pouvoir me trouver au Salon du livre de Bordeaux à la prochaine Escale du livre. J'y présenterai, je pense, quatre romans.
3) Combien en ai-je écrits ? Plus de dix. Sans compter les nouvelles et les textes inclassables.
4) Certains romans ou pièces de théâtre germent et s'élaborent dans mon esprit pendant des mois et d'autres jaillissent sans que je m'y attende vraiment, au détour d'une réflexion.
5) J'ai toujours un carnet sur moi afin de noter les images ou les idées qui surviennent.
6) Je ne lis pas moins d'un livre par semaine, le plus souvent deux à trois : cela dépend de ma charge de travail et de l'intérêt que présentent les ouvrages que je lis.
7) J'ai la chance ... d'avoir besoin de peu de sommeil. Ma vitesse de lecture, acquise pendant mon adolescence et mes années universitaires, sans doute, est plutôt élevée. Je me lève très, très tôt !
Je répondrai plus amplement à toutes vos questions dans la vidéo prochaine. Promis.
Merci du paisir que vous manifestez après la lecture de mes romans. J'en suis vraiment touchée et très heureuse !
Extrait de Mélanine (roman) :
Bertrand est entraîné dans une manifestation d'extrême-droite à laquelle il n'a pas réussi à se soustraire. Il a bien essayé de faire comprendre à ses deux amis d'enfance qu'il avait fait une erreur en les suivant et en adhérant à ce parti mais les cadres de la cellule ont des soupçons et commencent à se méfier de lui.
À l'angle du cours Balguerie, on voyait s'amasser les manifestants. Un énorme cortège s'enflait en absorbant les piétons des rues adjacentes. Yves s’éjecta de son siège et faillit briser le mécanisme de la portière. Jean-Marie avait déjà projeté sa masse dans la marée tintinnabulante où l'on pouvait voir toutes sortes de gens. Des grands, des petits, des femmes, des hommes, des enfants, des leaders, des suiveurs et, le plus navrant : des adolescents. Des adolescents à tous les stades, pubères, pré-pubères, filles nubiles et Ginette-botte-à-franges, boutonneux opiniâtres, frustrés en tout genre venant riposter contre la vie, venant exercer leurs représailles contre leur propre défaite. Belle Marianne, leur nourrice, les mamelles appauvries, tentait de rajuster le bonnet phrygien qui menaçait de choir sous les lourdes godasses de ses enfants.
Ce qui colorait leurs joues pleines, leur roseur opalescente de baigneurs n'était pas de l'innocence ou de la candeur, c'était juste une inconscience fouettée par l'excitation. Entraînés dans la fureur de la rue par leurs parents et leurs grands-parents, ils n'avaient en tête que l'ivresse de la brutalité et ne répondaient qu’à l'exaltation déclenchée par le mouvement de foule. La grisante atmosphère d'anarchie leur permettait de chanter à tue-tête, d'ouvrir grand la bouche pour brailler des slogans sans être inquiétés. Les narines dilatées, les yeux fendus, on pouvait s'en donner à coeur joie, beugler comme des malades, s'interpeller sans gêne, lever haut la canette de Kro en sautant d'un pied sur l'autre. La France aux Français ! La France aux Français ! La France, on l'aime ou on la quitte ! Préférence nationale ! Préférence nationale ! Les slogans se perdaient dans le mugissement général. On était en famille, une grande famille qui s'élargissait de jour en jour. Hé ! Kevin ! Viens voir ! Il y a madame Ortolan ! Et les vieux aussi qui défilaient parmi les bandes d'oiseaux bariolés sautillant bras dessus, bras dessous. Une liesse communautaire.
À l'arrière du convoi, emmaillotés dans leur linge de cuir, boule à zéro et Rangers aux pieds, des individus aux mines patibulaires surveillaient les alentours. Gestes lents et faciès figé, on sentait bien que la moindre anicroche pouvait les faire éclater comme des bombes au napalm. Leurs bottes résonnaient comme dans le caveau de la mémoire. Bertrand perdait pied. Bertrand avançait parmi eux. Bertrand se scindait. Moitié voyeur, moitié complice. Mi hébété, mi terrifié. Pourquoi avoir encore accepté d'écouter les supplications de ses camarades ? Pourquoi avoir encore cédé ?
A bientôt !